Antoine Schmitt – Critique Automatique

critiqueautomatiqueAntoine Schmitt se définit lui même comme un programmeur, autant par l’utilisation de programmes dans ses œuvres que par sa façon d’envisager l’écriture. Il qualifie son travail d’art algorithmique dont la portée sémantique serait plus l’humain que la technologie.

À l’occasion de l’exposition Langages machines de l’association seconde nature,son œuvre critique automatique conçu en 1999 est de nouveau exposée à la fondation Vasarely. Il s’agit ici d’un écran sur lequel sont générés aléatoirement et successivement des textes de critiques sur les artistes également exposés. Qualifiée de vidéo générative, l’œuvre d’Antoine Schmitt est nourrie par un programme qui manipule efficacement la langue de bois propre à l’art contemporain. Elle est uniquement présente lors d’exposition, sa programmation en Hypercard ne lui permettant pas d’être mise en ligne.

L’œuvre de Schmitt n’est pas le seul programme à générer de manière autonome du texte. De nombreux programmes de création de texte poétique ont été conçus comme FIGURE8 de Sarah Harmon ou encore WHIM de Simon Colton. Ce dernier explique que son programme perçoit les mots de sa bibliothèque comme des points reliés dans l’espace. «L’espace en lui-même correspond à l’endroit où de nouveaux sens émergent» . Le code d’un programme créatif nous renseigne donc sur la façon dont le programmeur envisage la créativité.

Nous pouvons déjà être assisté par l’ordinateur dans nos processus créatif. Produire un programme sur la créativité nous permettrait d’en apprendre davantage sur notre propre créativité. Mais les programmes n’ont pas la même capacité que les êtres humains. Un programme, au point techniquement, pourrait répandre à la manière d’un messie numérique une vision de la créativité. Les machines n’ont pas besoin d’être convaincues pour exécuter un programme, un être humain oui. Corey Pressman a lancé Poetry for robots, une base de données enrichie par les contributions des internautes qui lient des images à des émotions. Ces métadonnées ont déjà suscitées l’intérêt d’importants moteurs de recherches.

Lawrence Lessig dans son célèbre article Code is law explique que l’architecture même d’internet et par extension de nos programmes impose des instances de contrôle. Cette architecture des programmes à but créatif induirait la façon dont ses utilisateurs en userait. Ce programme pour l’instant fictif réussirait le tour de force de décupler la créativité tout en la régulant par sa conception de ce qui est créatif ou non.

Suivant le point de vue sémantique sur les algorithmes d’Antoine Schmitt, on constate chaque jour que le numérique en révèle plus sur l’humain que sur la machine. De la relation émulative entre ces deux derniers pourrait émerger l’art de demain, un pont entre technologie et humanité.

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