Manifestes du Surréalisme

Préface des Manifestes du surréalisme de André Breton, édition Flammarion, 1973

Le Rêve. Une notion assez complexe en soi. Pourquoi, demanderez-vous ? Et bien, parce qu’il est autant difficile de rentrer dans le rêve au sens général, que d’interpréter ses propres rêves. Pourtant, il y a quelque chose de singulier dans le rêve, quelque chose indiquant que personne à part soi-même ne peut vivre son rêve, voire le déchiffrer. Aussi, quand on parle de l’expérience du rêve, c’est-à-dire de l’expérience onirique, on comprend qu’il s’agisse d’un monde où l’impossible n’est absolument pas envisageable, où la liberté, totale, complète, est à porté de doigts, où les interdits ne sont plus, où, tout simplement, le monde nous est offert, modulable à notre guise. C’est donc à travers cette perspective que sera orientée cette étude, essentiellement autour des Manifestes du surréalisme rédigés entre 1924 et 1930, par le chef de fil de ce mouvement, André Breton. Se faisant, il convient, afin de mieux comprendre le contexte dans lequel sont nés ces manifestes, de ce poser certaines questions. Pourquoi ont-ils été rédigé ? Quels étaient leurs objectifs ? Que préconisaient-ils ? Comment l’auteur voulait-il les positionner par rapport à la société et au contexte de l’époque ? Lire la suite

Essai sur le triomphe de l’esthétique

Yves Michaud

L’Art à l’état gazeux

Essai sur le triomphe de l’esthétique

ÉditionsStock, 2003

Dans cet essai Yves Michaud porte un constat sur la société contemporaine et l’art en général. Il part de la notion du « beau », induisant un point de vue subjectif, propre à chacun, et qui, paradoxalement, évoque un sentiment universel. Inhérent à l’homme, il lui confère une vision troublée qui l’oriente dans sa compréhension visuelle du monde. De ces lunettes « esthétiques », il va tirer plusieurs opinions et se forger un avis – « c’est moche » « c’est beau » « j’aime « j’aime pas »…

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L’art numérique – comment la technologie vient au monde de l’art

Edmond Couchot & Norbert Hillaire, "L'art numérique - comment la technologie vient au monde de l'art", Flammarion, 2003

En 2010 on a estimé que 71,1% des foyers français avaient au moins un ordinateur et que la quasi-totalité d’entre eux (67,7%) étaient connectés à internet. En regardant autour de nous on s’aperçoit sans mal que le numérique est présent partout. Alors il est somme toute logique que l’art se soit emparé de ce média, qui, nous allons le voir, peut devenir médium. Edmond Couchot et Norbert Hillaire collaborent sur cet ouvrage, pour nous offrir un panorama de la production numérique artistique (qui se veut non-exhaustif) et de son état, que ce soit au niveau de l’art, du marché, de la technique et des bouleversements qu’elle provoque, et finalement de tout ce à quoi l’art numérique peut toucher et avec quelles conséquences, passant des jeux vidéos aux œuvres exposées, du marché financier à la mondialisation.

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Le canular médiatisé : vers un nouvel activisme ?

       Nous sommes peut-être encore dans une civilisation du « panem et circenses » comme le disait Juvenal à propos de la Rome antique, où  certains médias et  grandes firmes usent de subterfuges  bien divertissants pour  nous éviter de prendre nos responsabilités face à leurs agissements les moins avouables… Et si la solution n’était pas de lutter et rejeter en bloc cette idéologie mais de s’immiscer en son cœur, d’utiliser sa structure pour la subvertir? Se servir du « cirque » non pas pour faire diversion sur certaines réalités mais pour projeter au devant de la scène ce qui est caché en coulisse?

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Goût et dégoût : l’art peut-il tout montrer ?

ImageCarole Talon-Hugon étudie les limites dans l’art de la représentation de l’abject. Elle démontre la nécessité d’une réflexion sur les affects et les passions. Elle montre que l’on ne peut nier les contenus affectifs et cognitifs de la représentation. Au-delà d’une étude du dégoût le livre invite à repenser l’art par le biais d’une théorie des affects. De plus, il s’agit de découvrir où se trouve la frontière entre ce que l’on peut montrer et ce que l’on ne peut pas. L’art contemporain ouvre sur des nouvelles pratiques artistiques et traite de nouveau territoire comme celui de l’ingrat, du modeste et du signifiant. On entrevoit le thème du dégoût : la résultante de sentiment complexe. Il crée une perturbation violente à l’intérieur du corps, superficielle et momentanée. L’abject désigne les objets de l’art  susceptible de susciter le dégoût ou un affect dans lequel le dégoût est un composant. Lire la suite